Quoi de plus merveilleux avant de vous plonger dans le monde fascinant des huiles essentielles, d’embarquer pour un voyage à remonter le temps ! De courte durée mais toutefois, vous allez comprendre les origines de l’aromathérapie.
Savez-vous que les plantes aromatiques attiraient la curiosité de l’être humain sur le continent asiatique il y a 5000 ans avant J.-C ?
En Égypte, les plantes aromatiques servaient déjà à l’embaumement des momies et la confection de certaines crèmes cosmétiques. Des papyrus retrouvés apportent la preuve du recours aux plantes pour ces usages.
Hippocrate « le Père de la médecine » (460 avt J.-C -370 avt J.-C) s’intéressa aux effets des plantes pour certains remèdes. Le 1er ouvrage de référence sur les plantes fut rédigé par Dioscoride, médecin et botaniste grec, mort en 90 après J.-C, il recensa dans un ouvrage plus de 500 plantes et décrit leur utilisation. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cet ouvrage restera la référence en la matière jusqu’au XVIIIe siècle !
Par la suite le développement des voies maritimes entre le monde occidental et oriental favorisa non seulement les échanges économiques, mais aussi un enrichissement important de la connaissance du monde végétal.
En France, au Moyen Âge, la connaissance des plantes s’étudiait dans les facultés de médecine et de pharmacie à Marseille et à Montpellier. De nombreux ouvrages témoignent de l’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques.
Déjà au XVIème siècle, les essences de lavande faisaient la richesse de la Provence. Si les premières traces de distillation ou d’extraction d’une huile essentielle virent le jour en Inde et en Chine il y a plusieurs millénaires, ce n’est qu’après le Moyen Âge que les premiers artisans spécialistes en distillation apparurent entre Montpellier et Grasse.
A Grasse, les premières analyses d’huiles essentielles sont réalisées vers 1830. Même le scientifique français, chimiste et physicien, Louis Pasteur (1822 – 1895) s’impliqua dans la recherche et les analyses d’huiles essentielles.
René Maurice Gattefossé un ingénieur chimiste lyonnais, (1881 – 1950) va jouer, malgré lui un rôle essentiel dans l’aromathérapie moderne.
Cet ingénieur anticonformiste travaillait dans une entreprise familiale de parfumerie. En 1910, il est victime d’une explosion dans son
laboratoire. Sa main est gravement brûlée. Les soins à base de médicaments s’avèrent insuffisants pour guérir ses brûlures. Atteint d’un début de gangrène René Maurice Gattefossé décide d’enlever ses pansements et d’appliquer de l’huile essentielle de lavande sur ses plaies, dont il connaissait les vertus antiseptiques et cicatrisantes, et il guérit !
L’histoire raconte aussi qu’après l’explosion, Gattefossé trempa involontairement et par réflexe sa main dans un liquide de lavande ! Quel que soit la version de cet accident, l’histoire est d’accord sur un point : la main brûlée guérit rapidement et sans laisser de trace, grâce aux vertus antiseptiques et cicatrisantes de la lavande.
Dès lors, Gattefossé ne cesse d’étudier les propriétés des molécules aromatiques. Il fonde la Société Française des Produits Aromatiques, il publie de nombreux ouvrages. En 1935, dans la revue professionnelle « Parfumerie Moderne » Gattefossé écrit pour la première fois le mot « AROMATHÉRAPIE ». L’année suivante il publie le premier livre sur l’aromathérapie et les huiles essentielles. L’histoire est en marche !
Comme le mentionne Isabelle Pacchioni dans son livre « Aromatherapia », l’œuvre de cet ingénieur chimiste lyonnais a fait sortir la médecine par les plantes de sa torpeur ! Le Docteur militaire Jean Valnet (1920 – 1995) repris dans les années 1960 les travaux de Gattefossé. En 1964, Jean Valnet publia «Traitement des maladies par les essences des plantes », l’expérience de ce chirurgien urgentiste de l’armée s’est également construite sur l’utilisation et l’efficacité des huiles essentielles pour pallier dans l’urgence une pénurie de médicaments.
Plus proche de nous, dans les années 70, Pierre Franchomme introduit la notion de chémotype (Le chémotype fera l’objet d’un article dans mon blog). Cette notion ouvre la voie de l’aromathérapie scientifique qui démontre les liens entre les molécules chimiques contenues dans les huiles essentielles et leurs actions dans notre organisme à travers différents modes d’administration.
Enfin, au début des années 90, une méthode thérapeutique vit le jour en démontrant l’impact des odeurs des huiles essentielles sur nos émotions et notre inconscient. L’utilisation de ces odeurs donna naissance à l’olfactothérapie grâce à Gilles Fournil. Il est étonnant de constater que l’olfactothérapie existe seulement depuis moins de 30 ans !
Aujourd’hui, nous observons que de plus en plus de médecins et de pharmaciens s’investissent dans l’aromathérapie. Les articles dans la presse et les publications scientifiques sont de plus en plus nombreux.
L’aromathérapie n’a pas l’ambition de se substituer au traitement des pathologies lourdes. Mais il est très surprenant d’observer que les origines de l’aromathérapie apparurent il y a 5000 ans avant J.-C. suscite la mobilisation de nombreux scientifiques, d’établissements hospitaliers, de centres de gériatrie et l’intérêt des personnes comme vous et moi. Malgré une non reconnaissance de l’aromathérapie en France, il faut reconnaître à cette science sa capacité grâce aux plantes d’apporter du bien-être au corps, aux émotions et sa capacité à assainir l’air.
Ce rapide voyage dans l’histoire de l’aromathérapie démontre que la relation entre l’homme et l’usage des plantes aromatiques est une belle rencontre qui a débuté il y a des milliers d’années avant notre ère. Même quand on croit l’avoir oubliée, cette rencontre est toujours là, elle continue à nous bouleverser et à nous apporter un autre regard sur notre santé physique et émotionnelle.
Bienvenue dans cet univers fascinant des huiles essentielles !